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L’État a quatre mois pour renforcer sa lutte contre les algues vertes

La justice contraint l’État à compléter son programme de lutte contre la prolifération des algues vertes en Bretagne dans un délai de quatre mois.

Le tribunal administratif de Rennes contraint l’État, dans un délai de quatre mois, à compléter les mesures prises pour lutter contre les algues vertes et à réparer les atteintes portées à la biodiversité.

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Dans une décision de justice rendue le mardi 18 juillet 2023, le tribunal administratif de Rennes a estimé que « l’État peut encore mieux faire » dans sa lutte contre les algues vertes en Bretagne, qualifiant les mesures prises « d’insuffisantes ». « Toutefois, écrit-il, il a estimé qu’une annulation à effet immédiat et à portée rétroactive présenterait des inconvénients excessifs. » Le tribunal a donc fixé un délai de quatre mois à l’État. Une première.

Des « prescriptions particulières aux exploitations agricoles »

« Il est enjoint au préfet de la Région Bretagne de compléter le sixième programme d’actions régional, toujours en vigueur » contre les algues vertes, « dans le délai de quatre mois à compter de la notification du présent jugement ».

Dans ce délai de quatre mois, l’État devra agir « par l’adoption de mesures d’application immédiate, contrôlées dans leur exécution, de limitation de la fertilisation azotée et de gestion adaptée des terres agricoles ». Il devra également agir « par l’édiction de prescriptions particulières applicables sans délai aux exploitations agricoles ».

Le tribunal administratif de Rennes a également condamné « l’État à mettre en œuvre des mesures de réparation en nature des atteintes portées à la biodiversité dans la baie de Saint-Brieuc ». Cette injonction devant être complétée « par celle de programmer un contrôle périodique de l’ensemble des exploitations agricoles situées sur le territoire de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc ».

Eau et Rivières de Bretagne se réjouit

Par cette décision, le tribunal vient d’envoyer « un signal important » à l’État qui va devoir « passer à la vitesse supérieure », se réjouit dans un communiqué de presse du même jour l’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB), qui avait saisi le tribunal.

« Bien qu’elles mobilisent d’importants fonds publics », les actions de lutte contre les marées vertes « portées par les pouvoirs publics depuis plus de dix ans, et basées sur le volontariat des exploitations agricoles […], ont montré leurs limites. Elles sont nécessaires mais pas suffisantes », insiste l’association.

Et de conclure : « Il reste maintenant à l’État de prendre ses responsabilités et de proposer dans les prochaines semaines d’intégrer à son nouveau plan d’action régional (PAR7) nitrates les dispositions demandées par le juge. »

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